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ou moins forte, suivant la qualité de la peau. Le lendemain elles raclent le côté intérieur pour le nettoyer. Elles les imbibent deux fois de lait aigri qu’elles laissent sécher dessus ; elles les foulent ensuite avec les mains, et les blanchissent avec de la craie. Quelques-unes lavent ces peaux après les avoir retirées de la fumée, après quoi elles les frottent avec une bouillie de foie de mouton et de bœuf à moitié cuit, et qu’on a laissé macérer plusieurs jours dans du lait. Ce mélange rend les peaux douces et moelleuses, mais en même temps leur communique une odeur insupportable. On les racle de nouveau, et elles sont prêtes. Les femmes kalmoulkes cousent avec des nerfs de cheval, de bœuf ou d’élan, toutes les fourrures qu’elles destinent à leur usage ; elles font sécher ces nerfs, puis les frappent à coups de maillet pour les effiler ; il n’y a pas de fil de soie, de lin ou de chanvre, qui les surpasse pour la force et la durée.

Les Kalmouks font leurs vases de cuir avec des peaux de chevaux et de bœufs ; les derniers sont les meilleurs. Quand ils en ont retiré le poil, soit en les échaudant avec de l’eau bouillante, soit en les trempant dans de la cendre, ils les raclent des deux côtés pour les bien nettoyer, les unissent autant qu’il leur est possible, puis les lavent dans une eau courante. Quelquefois on leur donne un second apprêt, en les faisant tremper huit ou quinze jours dans du lait aigri, auquel on ajoute un peu de sel ; c’est la manière