Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’apprêter les peaux les plus minces destinées à faire des bottes et des courroies. Pour donner aux peaux la dureté de la corne, on les étend au soleil au sortir de l’eau. Alors les femmes, qui entendent mieux cette opération que les hommes, les coupent par morceaux suivant la forme qu’elles veulent donner aux vases, les cousent aussitôt avec des nerfs effilés, et les font bien sécher à la fumée d’un petit feu. Elles font de cette manière tous les vases possibles, même des flacons et des bouteilles à col étroit ; elles leur donnent la forme convenable avec les mains, pendant qu’elles les sèchent en partie à l’air, et en partie au-dessus du feu ; elles soufflent dedans pour les rendre concaves, et les remplissent à cet effet de sable ou de cendre. Elles dessinent sur la surface extérieure toutes sortes de figures. On pourrait se servir tout de suite de ces vases, mais il vaut mieux les laisser encore long-temps à la fumée pour que le cuir s’amollisse sans le secours d’aucun liquide, et pour l’empêcher de communiquer de mauvais goût. Des racines pouries et de la fiente des animaux séchée sont l’unique chauffage que les steppes fournissent aux Kalmouks. Comme il est très-pénible à ramasser, ils ne fument leurs vases de cuir que lorsqu’il y en a un certain nombre de fabriqués dans un canton : alors ils se réunissent pour faire le feu nécessaire à l’opération. On laisse les vases à la fumée pendant deux, trois, quatre et même cinq jours. Ils deviennent alors transparens