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dans la cabane, afin d’y entretenir la chaleur.

Il y a au-dessous de l’ouverture, au milieu de la tente, un grand trépied de fer, sous lequel on entretient toujours du feu allumé, ou de la braise. C’est sur ce trépied, et dans de grandes pièces de vaisselle de fer plate que se fait la cuisine. La batterie de cuisine et les autres ustensiles consistent dans ces pièces de vaisselle de différentes grandeurs, dans des gamelles et des gobelets de bois, des outres et autres vaisseaux de cuir, et une théière contenant quatre pots. Les pauvres ont une théière de cuir ; celles des riches sont de bois, proprement travaillées, et garnies de petites plaques et de cercles de cuivre ou d’argent. Le lit est à l’extrémité de la tente, en face de la porte. Ils ont de petits châlits en bois ; les oreillers et les coussins sont de feutre. Les mirzas et les autres personnes de distinction se bâtissent des logemens plus spacieux et plus commodes ; ils ont aussi pour l’été de grandes tentes de kitayka, et pour l’hiver des cabanes de planches revêtues de feutre, qui peuvent être dressées ou abattues en moins d’une heure.

Le petit nombre d’habitations fixes qui se trouvent dans le pays des Éleuths est bâti comme les tentes, à l’exception du toit, qui a la forme d’un dôme : on n’y voit d’ailleurs ni chambres ni greniers. Tout l’édifice est composé d’une seule pièce d’environ douze pieds de hauteur. Ces maisons sont moins