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grandes et moins commodes que celles des Mantchous, qui donnent une forme carrée à leurs demeures. La hauteur des murs est d’environ dix pieds ; le toit ne ressemble pas mal à ceux des villages d’Allemagne. On ménage de grandes fenêtres, où l’on met, au lieu de vitres, du papier fort mince, à la manière des Chinois. On construit aussi, autour de la maison, des espèces de chambres, hautes de deux pieds sur quatre de largeur. On allume du feu auprès, de manière que la fumée, circulant dans cette espèce de canal, ne trouve de passage que du côte opposé ; ce qui porte dans le dortoir une chaleur modérée, qui fait plaisir en hiver. Toutes les habitations, soit fixes ou mobiles, ont leurs portes au sud, pour les garantir des vents du nord.

On rencontre encore, dans divers endroits de la Kalmoukie, des ruines qui attestent l’état florissant des parties habitables du pays avant qu’il eût été ravagé par les guerres intestines dont son asservissement a été la suite. Un médecin envoyé par le czar, en 1721, pour observer les plantes qui croissent dans la Sibérie, trouva, presqu’au centre de la grande steppe ou du désert par lequel cette région est bornée au sud-ouest, une pyramide de pierre blanche, haute d’environ seize pieds, environnée de quelques autres petites aiguilles de quatre ou cinq pieds de hauteur. D’un côté de la grande aiguille ou de la pyramide, il vit une inscription : les petites of-