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fraient aussi plusieurs caractères à demi effacés par le temps. À juger des caractères par les restes qu’il eut la curiosité de copier, ils n’ont aucun rapport avec ceux qui sont aujourd’hui en usage dans les parties septentrionales de l’Asie.

Dans le même pays, entre l’Iaïk et le Sir, dont les bords sont habités par les Kalmouks, les Russes ont découvert, en 1714, une ville entièrement déserte, au milieu d’une vaste étendue de sables, à onze journées au sud-ouest de Yamicha, et huit à l’ouest de Simpelat, sur l’Irtich. La circonférence de cette ville est d’environ une demi-lieue ; ses murs sont épais de cinq pieds et hauts de seize ; les fondemens sont de pierre de taille, et le reste de brique, flanqué de tours en divers endroits ; les maisons sont toutes bâties de briques cuites au soleil, soutenues par de la charpente ; les plus distinguées ont des chambres : on y voit aussi de grands édifices de brique, ornés chacun d’une tour, qui ont vraisemblablement servi de temples ; tous ces bâtimens sont en fort bon état, et ne paraissent pas avoir beaucoup souffert. On y trouva des papiers de soie couverts de caractères mongols : c’étaient des ouvrages de dévotion. On a découvert depuis deux autres villes abandonnées de même ; ce qui peut s’expliquer aisément par les émigrations fréquentes, si ordinaires aux peuples nomades.

Vers les frontières de la Sibérie on a trouvé,