sur de petites montagnes, des squelettes d’hommes et de chevaux, avec de petits vases, et des joyaux d’or et d’argent. Les squelettes de femmes ont des bagues d’or aux doigts. On a regardé ces monumens comme les tombeaux des Mongols qui accompagnèrent Gengis-khan dans les provinces méridionales de l’Asie, et de leurs premiers descendans. Ces conquérans, ayant enlevé toutes les richesses de la Perse, de la grande et de la petite Boukharie, du Tangout, d’une partie des Indes, et du nord de la Chine, les transportèrent dans leurs déserts, où ils enterrèrent avec leurs morts les vases d’or et d’argent, aussi long-temps qu’ils en possédèrent : c’était un de leurs anciens usages, qui se conserve encore parmi la plupart des Mongols idolâtres. Ils n’enterrent point de mort sans mettre dans le même tombeau son meilleur cheval, et les meubles dont ils supposent qu’il aura besoin dans l’autre monde.
Des prisonniers suédois et russes qui se trouvaient en Sibérie, étant allés en grand nombre dans les terres des Éleuths, pour y chercher ces tombeaux, les habitans, offensés de leur hardiesse, en tuèrent des troupes entières. Aujourd’hui ces expéditions sont défendues sous de rigoureuses peines. Cette conduite des Éleuths, qui sont d’un naturel paisible, semble marquer qu’ils regardent ces monumens comme les tombeaux de leurs ancêtres, pour lesquels on sait que les