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dans l’unique vue de prendre des esclaves, et de vendre ceux dont ils ne font pas d’usage. Cette avidité prévaut tellement chez les Circassiens, les Tartares qui vivent à l’ouest des Éleuths, et chez les Nogays, que, faute d’autres esclaves, ils vendent jusqu’à leurs enfans, surtout leurs filles, lorsqu’elles ont quelque beauté, et même leurs femmes, au moindre sujet de mécontentement. En un mot, le commerce des esclaves faisant toute leur opulence, ils n’épargnent ni leurs ennemis, ni leurs amis, lorsqu’ils trouvent l’occasion de s’en défaire par cette voie.

Les Éleuths et tous les Mongols ont un cycle qui leur est particulier, et qui consiste en douze mois lunaires, dont voici les noms : 1o. Kaskou, ou la souris ; 2o. Out, ou le bœuf ; 3o. Pars, ou le léopard ; 4o. Touchkan, le lièvre ; 5o. Loui, le crocodile ; 6o. Yibin, le serpent ; 7o. Youned, le cheval ; 8o. Koui, le mouton ; 9o. Pichan, le singe ; 10o. Dakouk, la poule ; 11o. Eyt, le chien ; 12o. Togouz, le porc.

Cet ordre de mois est tiré des tables d’Oulougbbegh ; les Mongols l’ont reçu des Igours, autrement Oïgours ou Vigours, le seul peuple de Tartarie qui eût des lettres et quelque savoir du temps de Gengis-khan. Il s’accorde avec le cycle des Turcs et des Tartares orientaux, comme avec celui d’Ietta, ou les douze signes du Japon, qui ont été pris vraisemblablement du cycle des Mongols.