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soient prêtres. Ce partage est toujours très-disproportionné.

Quand un Kalmouk paraît devant son noïon, il doit le saluer en mettant la main droite fermée sur le front, et en touchant ensuite le côté du noïon avec la même main ; celui-ci lui met une de ses mains sur l’épaule, s’il daigne lui rendre son salut. Les pauvres se saluent entre eux en disant mendou, je te salue.

Il y a encore beaucoup d’autres charges chez les Éleuths. Le khan, comme souverain de l’oulouss, et le noïon, les distribuent à qui bon leur semble. Chaque oulouss a au moins un premier saissang auquel on donne le nom de tarkhan. Tous les gens de distinction qui composent la cour du khan, ou des premiers princes, ont le titre de taïscha.

Tous les Éleuths ont une connaissance exacte de l’aïmak ou de la tribu dont ils descendent, et conservent soigneusement ce souvenir de génération en génération. Quoique avec le temps les tribus se divisent en plusieurs branches, chaque branche passe toujours pour appartenir à la même tribu.

Les noïons sont soumis à leur khan, c’est-à-dire à un souverain dont ils sont les vassaux, et qui prend parmi eux ses conseillers et ses généraux. Les peuples mongols et tartares, soit idolâtres ou mahométans, donnent, sans distinction, à tous les seigneurs le titre de khan, qui signifie seigneur ou prince régnant. Plusieurs petits princes mongols, qui résident vers