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piéges pour prendre des bêtes, sauvages. Les Kalmouks riches s’amusent beaucoup de la chasse au faucon. Ils préfèrent pour cette chasse le lanier, qu’ils appellent balaban, et qu’ils savent dresser. Quoiqu’il soit très-commun dans leur pays, ils en font beaucoup de cas. Ils ont aussi des chiens de chasse, qui sont de la même race que les chiens de garde ordinaires. Ils diffèrent un peu des nôtres ; ils ont le poil ras et le corps effilé, les oreilles, les cuisses et la queue sont peu garnies. Ils sont très-bons pour la chasse.

Les Éleuths et les Mongols, qui ont conservé l’ancienne manière de vivre, ne marchent jamais sans porter avec eux toutes leurs richesses. De là vient que, s’ils perdent une bataille, leurs femmes et leurs enfans demeurent presque toujours au pouvoir du vainqueur, avec leurs bestiaux et tout ce qu’ils possèdent. C’est une espèce de nécessité pour eux de se charger de cet embarras, parce qu’autrement ils laisseraient leurs familles et leurs richesses en proie à d’autres nomades leurs ennemis et leurs voisins. D’ailleurs il leur serait impossible de voyager dans les plaines vastes et sablonneuses de leur pays, s’ils ne conduisaient avec eux leurs troupeaux pour se nourrir dans une route où, pendant plusieurs centaines de lieues, ils ne trouvent que de l’herbe, et quelquefois fort peu d’eau. Les caravanes de Sibérie que le commerce mène à Pékin sont obligées de suivre la même mé-