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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/290

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thode depuis Selinghinskoy jusqu’à la Chine.

Les chameaux sont fort utiles aux Kalmouks lorsqu’ils passent ainsi d’une contrée à l’autre avec leurs troupeaux pour se procurer de nouveaux pâturages. Ces animaux portent non-seulement leurs tentes, mais encore tous leurs ustensiles de ménage, les coffres, les sacs et tout ce qu’ils possèdent. Les Kalmouks n’osent employer à ce service leurs dromadaires, et surtout les blancs ; ils leur font porter seulement les livres saints, les idoles et toutes les choses sacrées. On emballe tous ces objets sur de petits chariots, et on y attelle ces dromadaires blancs. Les Kalmouks mettent des grelots et de petites clochettes à leurs chameaux de charge. Il n’y a rien de si amusant que la rencontre de ces familles kalmoukes dans leurs voyages. Les femmes et les enfans chantent en conduisant les troupeaux ; les hommes chantent aussi en voltigeant à droite et à gauche, et en chassant. Ce peuple passe la plus grande partie de sa vie à se divertir, et se croit fort heureux, quelque misérable qu’il nous paraisse. Nous regardons sa manière de vivre et de se nourrir comme très-malsaine ; il y en a cependant beaucoup qui parviennent à un âge très-avancé, et ils jouissent, jusqu’à la mort, d’une santé excellente et d’une gaîté inaltérable.

Leur vie simple et frugale les met à l’abri d’un grand nombre de maladies qui affligent les nations policées ; cependant ils ne sont pas entièrement exempts des infirmités atta-