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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/291

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chées à la condition humaine. Leur nourriture, composée en partie de viande à moitié corrompue, leur cause des maladies inflammatoires et putrides. Ils sont sujets à une fièvre chaude épidémique, qui enlève le malade en huit jours. Quand elle règne dans un canton ou dans une famille, elle emporte au moins une personne de chaque tente ; dès qu’elle se manifeste, on se sépare et on s’éloigne de ceux qui en sont attaqués. La gale est assez commune parmi les Kalmouks pauvres. Leur nourriture et leur vie oisive en hiver en sont la cause. La fumée de leurs cabanes et la réverbération insupportable du soleil dans les steppes, leur occasionent des inflammations aux yeux. Quelques Kalmouks se précautionnent contre cet inconvénient en portant sur les yeux un bandeau de toile claire.

Il ne faut pas s’attendre à trouver beaucoup de magnificence dans la cour des khans : leurs sujets ne les suivent à la guerre que dans l’espérance d’avoir part aux dépouilles de l’ennemi, et ne reçoivent pas d’autre paie ; mais le revenu du souverain consiste aussi dans les dîmes. Toutes les nations tartares en paient deux chaque année, l’une à leur khan, l’autre aux chefs des hordes ou des tribus. Comme les Éleuths et les Mongols ne cultivent pas leurs terres, ils donnent la dîme de leurs troupeaux ; et celle du butin qu’ils enlèvent à leurs ennemis pendant la guerre. Leur condition est donc beaucoup plus douce que celle des paysans de