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l’Europe, qui, outre les dîmes seigneuriales ou ecclésiastiques, sont assujettis aux impôts et aux taxes de l’état.

Les lois des Kalmouks feraient honneur aux nations les plus policées de l’Europe, qui affectent de donner le nom de barbares aux peuples grossiers mais libres de l’Asie centrale. Le recueil des lois des Kalmouks est écrit en caractères mongols, parce que ce peuple se sert de l’écriture mongole pour toutes les affaires publiques et privées. Leur langue a d’ailleurs beaucoup d’affinité avec celle des Mongols.

Le recueil des lois fut mis en ordre et ensuite approuvé et confirmé vers 1620, sous le khan Galdan, par quarante-quatre princes mongols et oiroets, en présence de trois koutouktous ou grands-prêtres : il est signé de l’année du serpent les cinq premiers bons jours de septembre.

Ces lois ne se jouent point de la vie des hommes ; elles n’ordonnent pas la question ordinaire et extraordinaire pour faire avouer à des innocens des crimes auxquels ils n’ont jamais songé. Elles renferment cependant des peines et des punitions pour tous les crimes quelconques, réputés comme tels d’après la manière de vivre des Kalmouks. Ces punitions consistent dans des amendes et des confiscations de biens ; les plus graves sont des peines corporelles ; elles ne prononcent la mort dans aucun cas. Les princes sont soumis,