Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/294

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Ce qu’il y a de plus surprenant dans cette disposition, c’est que la loi fixe l’amende à payer pour une dent, une oreille, chaque doigt de la main blessé ou abattu. Un beau-père, une belle-mère, et même les parens qui battent les enfans sans sujet, sont punis. Il y a également des amendes fixes pour chaque sorte d’insulte. Les plus grandes sont de tirer un homme par la queue ou par la barbe, d’arracher la houppe de son bonnet, de lui cracher au visage, de lui jeter du sable ou autre chose à la figure ; et s’il s’agit d’une femme, de lui tirer sa tresse de cheveux, de lui mettre la main sur la gorge ou sur toute autre partie du corps. L’amende n’est pas limitée, elle est plus ou moins forte suivant l’âge de la personne offensée. On punit l’adultère, le concubinage avec les filles esclaves, et toutes les offenses contre les mœurs ; mais les peines sont légères : elles ne sont pas graves non plus pour punir les délits peu importans, tels que troubler la chasse, éteindre le feu du camp, emporter chez soi une charogne ou bien un animal égaré ou perdu sans annoncer qu’on l’a trouvé.

Le vol est le délit le plus rigoureusement puni ; il emporte des peines corporelles ou de grosses amendes, et même la confiscation totale des biens. La loi condamne le voleur non-seulement à restituer le vol, mais encore à avoir un doigt de la main coupé, quand même il n’aurait pris qu’une bagatelle en meubles ou