retrousser leurs moustaches, genre de compliment assez singulier.
Chaque gheilong tient une école qui est souvent assez nombreuse ; il enseigne à ses écoliers, désignés par le nom de mandchis, la langue tangoute ou thibetaine, et leur religion ; le devoir des écoliers est de chanter pendant l’office, et d’y jouer des instrumens. Chaque gheilong a un diacre ou diatschok, qui porte aussi le nom de ghedzull ou aide. Il peut faire des ghedzulls de ses écoliers ; mais pour recevoir la prêtrise, il faut que le ghedzull aille se faire ordonner par le koutouktou, ce qui se pratique avec beaucoup de cérémonies.
Une autre charge ecclésiastique, d’un degré inférieur, est celle de ghepkou. On ne les trouve que près du haut clergé ; leur emploi, qui ressemble à celui des sacristains, est d’avoir soin du bourkhan-ouergoé (maison de Dieu), tente de feutre superbement ornée, qui sert de salle d’assemblée aux membres du haut clergé. Les ghedzulls et les ghepkous sont vêtus comme le reste du peuple ; ils ne s’en distinguent que parce qu’ils ont la tête entièrement rasée, et ne portent pas de houppe à leur bonnet. Lorsqu’un jeune homme est admis à l’école du gheilong, on lui coupe sa touffe de cheveux en cérémonie ; il fait ensuite le vœu de chasteté, de même que les ghepkous et tous les membres du clergé. Un écolier peut cependant renoncer à l’état ecclésiastique avec la permission de son gheilong.