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Le culte des Kalmouks se fait en langue thibetaine, que le peuple ne comprend pas ; mais il faut que les prêtres sachent au moins la lire, et ils sont obligés d’avoir tous les livres de prières et de cantiques qui sont nécessaires pour l’office de chaque jour. Les membres du clergé ont, en général, beaucoup de livres en langue mongole, qui traitent en détail des cérémonies du culte ; ils ont des formules d’exorcisme en langue tongouse, et n’emploient presque pas d’autres remèdes avec quelques prières pour guérir les malades. Ils y ajoutent une amulette qu’ils pendent à leur cou. Chaque Kalmouk porte d’ailleurs sur la poitrine une amulette roulée et attachée à un cordon. Ce sont les prêtres qui les leur donnent. Ce sont quelquefois de grands morceaux de toile de coton, sur lesquels on a imprimé et peint en couleurs toutes sortes de figures qui ordinairement n’ont aucune signification. On joint à chacune une formule en langue thibetaine, avec l’explication de son usage et de ses vertus. Ce sont aussi les prêtres qui font ces images et qui impriment ces figures avec des formes de bois. Les Kalmouks y attachent un grand prix, et ne doutent nullement de leur efficacité.

Les prêtres sont également obligés d’avoir les livres astrologiques du lamisme, afin de décider le jour et l’heure favorables à chaque opération, entreprise ou affaire quelconque ; car un Kalmouk bon croyant n’entreprend