rien sans avoir auparavant consulté son gheilong. On dit qu’ils ont un livre qui sert à faire des prédictions, en examinant le vol des oiseaux. La chouette blanche est pour eux un présage de bonheur ou de malheur, suivant qu’elle se dirige à droite ou à gauche. Lorsqu’elle prend son vol de ce dernier côté, les Kalmouks font leur possible pour la chasser sur la droite ; s’ils y réussissent, ils s’imaginent avoir écarté le malheur dont ils étaient menacés. Tuer une chouette blanche est regardé comme un crime.
Les prêtres ont ordinairement leurs idoles avec eux ; ils logent dans des tentes de feutre blanc, parce que les dieux ne doivent pas en habiter d’autres. Au lieu du lit qui, dans les tentes ordinaires, est placé vis-à-vis de la porte, on trouve à sa place, dans les tentes des prêtres, plusieurs petites caisses qui renferment les idoles et les livres sacrés.
Les idoles du premier ordre sont quelquefois serrées dans des étuis particuliers que l’on pose sur ces caisses. En avant est une petite table ou une espèce d’autel qui reste toujours à la même place. Il est garni d’une lampe et de huit petites coupes de cuivre ou d’argent. Une autre petite coupe est attachée à un long manche de fer fiché en terre à la place du foyer. Le gheilong jette dans ce vase, comme offrandes, toutes les boissons qu’il prend. Il ne boit jamais, surtout si la boisson a été mise dans des vases étrangers, sans avoir proféré ces mots :