sèment dans leurs champs le jour même qu’ils ont moissonné leurs grains, se contentant de remuer la surface de la terre avec un râteau. Quand cette terre a été humectée par la pluie ou par la rosée, il en sort peu à peu un arbrisseau d’environ deux pieds de haut. Les fleurs paraissent au mois d’août ; elles sont ordinairement jaunes, et quelquefois rouges. Il leur succède un petit bouton qui croît en forme de capsule de la grosseur d’un œuf. Le quarantième jour après la fleur, cette capsule s’ouvre d’elle-même ; et se fendant en trois ou quatre endroits, elle laisse voir trois ou quatre petites enveloppes de coton d’une blancheur extrême, et de la figure des coques de vers à soie ; elles sont attachées au fond de la capsule ouverte, et recouvrent la graine. Il est temps alors d’en faire la récolte ; néanmoins, quand il fait beau temps, on laisse le fruit exposé au soleil pendant deux ou trois jours de plus. La chaleur le fait enfler, et le profit en est plus grand.
Comme toutes les fibres du coton sont fortement attachées aux semences, on se sert d’une espèce de rouet pour les séparer. Cette machine est composée de deux rouleaux fort polis, l’un de bois, et l’autre de fer, de la longueur d’un pied, et d’un pouce d’épaisseur. Ils sont placés si près l’un de l’autre, qu’il ne paraît aucun vide entre deux. Tandis que d’une main on donne le mouvement au premier rouleau, et du pied au second, l’autre