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Ils arrivèrent en cinq jours à Nesli et en mirent autant pour gagner Katmandou, capitale du royaume de Népal. Cinq journées plus loin, on trouve Hedonda, première ville du Mongol. Enfin les missionnaires arrivèrent à Agra, où d’Orville fut appelé à une meilleure vie. Grueber, quatorze mois après son départ d’Agra, parvint heureusement à Rome.

Le récit de ce missionnaire contient des particularités nouvelles sur les Kalmouks et les Chinois ; il a été publié dans le recueil de Thévenot. Quant au voyage dans le Thibet, qui se trouve aussi dans cet ouvrage, il avait déjà paru dans la Chine illustrée, du P. Kircher, avec les figures des choses les plus remarquables que Grueber et d’Orville avaient observées. Leur tableau du pays et des usages des habitans n’est pas mauvais ; mais comme ils ne s’étaient pas écartés de leur route, ils n’ont pu fournir beaucoup de lumières sur la géographie d’une région si peu fréquentée.

Cinquante ans plus tard, un jésuite italien, le P. Hippolyte Desideri, alla au Thibet. Il partit de Delhy en 1714, gagna Lahor, et eut beaucoup de peine à franchir le Piré-Pendjal, montagne par laquelle on entre dans le Cachemire, parce qu’elle était déjà couverte de neige[1]. Desideri voulait découvrir une route pour aller à la Chine par le Thibet. On lui dit qu’il y en avait deux, le petit Thibet, ou Baltistan, au nord de Cachemire, et le grand

  1. Voyez tome VIII, page 35.