Thibet, ou Boutan, à l’est. Il quitta Cachemire en mai 1715 ; il mit quarante jours à se rendre à Ladak, capitale d’un royaume qui fait partie du second Thibet. Traité d’abord avec de grands égards par le roi, il fut bientôt, ainsi que son compagnon, en butte aux soupçons du gouvernement, parce que les marchands de Cachemire, venus de Ladak pour acheter de la laine, les dénoncèrent comme de riches négocians. Une visite faite chez les missionnaires prouva la fausseté du rapport de ces marchands. Débarrassé de ces inquiétudes, Desideri commençait à étudier la langue du pays, espérant se fixer à Ladak, lorsqu’il apprit qu’il y avait un troisième Thibet, dont la capitale était Lassa. Il partit de Ladak contre son inclination, car on lui avait annoncé que ce troisième Thibet était plus exposé que les deux autres aux incursions des Kalmouks qui le bordent, et qu’il fallait traverser des pays absolument déserts pour y arriver. Il fut six mois en route ; il séjourna onze ans à Lassa, où son zèle trop ardent lui occasionna souvent des affaires désagréables ; il fut même dénoncé au pape par les capucins de la mission de Lassa, et obligé de revenir en Europe en 1727. Desideri, comme les autres missionnaires, s’est fort peu occupé de décrire le pays.
Enfin, en 1720, le P. Horace della Penna, capucin, fut envoyé au Thibet avec onze de ses confrères. Ils débarquèrent à Calcutta, remontèrent le Gange jusqu’à Patna, gagnèrent He-