donda, et suivirent, pour arriver à Lassa, la route par laquelle Grueber et d’Orville étaient venus de cette ville jusqu’à Hedonda. Horace et ses compagnons furent reçus du roi du Thibet et du grand lama avec l’humanité qui fait le caractère distinctif de la nation. Les capucins auraient bien voulu convertir à la fois le roi de Thibet et le grand lama. Horace leur remit, sur leur invitation, un mémoire dans lequel étaient exposés les principes du christianisme. Le roi le lut avec plaisir, et convint de l’excellence de la doctrine qu’il contenait. Encouragé par ce discours, Horace pressa vivement le roi non-seulement d’embrasser une religion qu’il approuvait, mais aussi d’obliger ses sujets à suivre son exemple. Le roi, qui sans doute ne s’attendait pas à des instances si vives, répondit qu’il n’en était pas temps encore ; mais qu’en attendant, les missionnaires pouvaient apprendre la langue du pays, et se mettre en état d’enseigner leur doctrine. Horace vit ensuite le grand lama, pour s’assurer de ses dispositions. Ce pontife, plus réservé que le roi, lui donna ses objections par écrit, et lui en demanda la solution. Les missionnaires s’attachèrent aussitôt à ce travail. Ils portèrent leur réponse au lama, qui se contenta de leur dire qu’il prendrait son temps pour l’examiner. On souhaiterait que les objections du lama et les réponses des capucins eussent trouvé place dans la relation de ceux-ci ; mais, ils nous ont privés de ces détails, qui devaient être piquans. Tou-
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