que l’on trouve à concilier diverses circonstances de cet ouvrage avec les récits d’autres voyageurs porte à croire non-seulement que le P. Horace ne s’est pas toujours scrupuleusement attaché à la vérité, mais que ses éditeurs ont exagéré le succès de la mission. C’est la seule explication que l’on puisse donner à quantité de récits qui blessent absolument la vraisemblance. Le P. Horace mourut à Patan ou Hela, dans le Népal, en 1745, après avoir passé trente-trois ans dans les missions du Thibet.
Les récits de tous ces missionnaires, joints à ceux que le P. Duhalde a réunis dans sa description de la Chine, laissaient encore beaucoup à désirer sur le Thibet, lorsque dans la dernière moitié du dix-huitième siècle, diverses circonstances procurèrent à l’Europe des renseignemens nouveaux sur ce pays curieux.
Le célèbre voyageur Pallas, en parcourant la Sibérie, passa quelque temps parmi les Mongols des bords du Selinga. Il profita de ce séjour pour recueillir diverses notions sur le Thibet. Elles lui furent fournies par des prêtres thibetains qui vivaient chez ces peuples, et par le chef du clergé mongol. Celui-ci, dans sa jeunesse, avait fait le pélerinage du Thibet.
Enfin les Anglais ayant eu guerre avec le roi de Boutan, le techou-lama, qui était alors à la tête du gouvernement du Thibet pendant la minorité du grand-lama, interposa ses bons offices en faveur de son vassal, et envoya au Bengale une personne de marque, avec une