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de Tibbet, Tobbet, Tobbot, qui ne sont que différentes manières d’écrire les mêmes sons, d’après la différence des alphabets et de la prononciation. Ce nom n’est peut-être qu’une corruption de Tenbout, royaume de Bout. Les Mongols, qui emploient le nom de Thibet, se servent encore de ceux de Téboudon et de Tangout ; mais ce dernier, qui est appliqué quelquefois à la partie du pays la plus voisine de la Chine, a embrassé une étendue bien plus considérable que celle du Thibet actuel. Les Mongols, qui placent le Thibet au sud-ouest ou à leur main droite, le nomment Baroun-tala (main droite), par opposition à Dsoun-tala (main gauche), dénomination par laquelle ils désignent les contrées habitées par les Mandchous. Les Chinois nomment le Thibet Tsan ou Tsan-li, à cause, dit Duhalde, de la grande rivière de Tsan-pou qui le traverse. Suivant d’autres auteurs, ils le nomment Tou-pé-té, ou royaume du dalaï-lama ou du pan-tchan-lama. Comme la partie où est située Lassa est la plus riche et la plus agréable, indépendamment dé la distinction qu’elle tire de la résidence du grahd-lama, les peuples voisins ne donnent quelquefois pas d’autre nom à tout le pays. Quant au nom de Boutan, il n’est connu, pour désigner le Thibet en général, ni des habitans du pays, ni des Mongols, ni des Kalmouks ; ce nom n’est, dans ce sens, probablement qu’une corruption du mot de Téboudon. On a vu que le Boutan est un