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On trouve au Thibet la plupart des animaux domestiques d’Europe ; mais ils y sont généralement de petite taille. Les chèvres sont renommées par la finesse de la laine ou plutôt de l’espèce de duvet qui se trouve à la racine des poils, et qui est un objet de commerce considérable. Au reste, tous les animaux du pays ont ce duvet en plus ou moins grande quantité. On remarque parmi les animaux particuliers à cette contrée l’yak ou le bœuf grognant, pourvu par la nature d’un poil touffu, et singulièrement long, surtout à sa queue, qui est un objet de luxe, d’ornement et de parade, dans tous les royaumes de l’Orient. Le gibier abonde au Thibet ; on y trouve aussi beaucoup de bêtes farouches, et l’animal qui porte le musc. Les rivières sont très-poissonneuses.

C’est de ce pays que vient la meilleure rhubarbe. On coupe cette racine en pièces, qu’on lie dix à douze ensemble pour les faire sécher dans cet état. Comme elle s’altère par l’humidité, les marchands courent toujours beaucoup de risques dans le transport, parce que les routes pour sortir de leur pays, surtout celles du nord, sont sujettes à la pluie.

Le Thibet, comme on le voit, n’est pas un pays pauvre. On y trouve en outre, dans les montagnes, de l’or, de l’argent, du fer, du cuivre, du zinc, et même du mercure ; du cristal de roche, du sel gemme, de l’iakhem, pierre bleue à veines rouges, qui est très-esti-