usage parmi eux comme chez les peuples mongols.
La nourriture ordinaire des Thibétains consiste en lait de vache, poisson, chair des animaux, riz, grains, fruits. Les lamas ne mangent rien de ce qui a eu vie, et s’abstiennent de toute boisson spiritueuse. Le thé est, comme en Chine, la boisson habituelle, et l’on y aime beaucoup le chong, espèce de liqueur forte. Les Thibétains préfèrent la viande crue, encore fraîche et saignante. Ils profitent du froid rigoureux de l’hiver pour faire sécher la chair des animaux, qui, préparée de cette manière, peut se transporter au loin, et se conserver dans les mois les plus chauds de l’année.
Un usage particulier au Thibet, c’est que la polygamie y existe d’une manière contraire à ce qui se pratique dans les autres pays de l’Orient. Ce sont les femmes qui peuvent avoir plusieurs maris. Le frère aîné choisit l’épouse qui devient commune à tous les frères, quel que soit leur nombre. Quelques auteurs ont révoqué en doute ce fait, dont on trouve des exemples chez des peuplades de l’Indoustan.
Cet usage doit nuire aux progrès de la population. Quelques missionnaires l’ont portée à trente-trois millions d’habitans, et ont donné au Thibet une armée de six cent quatre-vingt-dix mille hommes ; mais ces deux estimations sont également exagérées, pour ne pas dire ridicules ; car les Chinois se sont souvent empa-