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de l’ordre inférieur et pour les magistrats de tout grade. Outre la différence du vêtement, celle de la coiffure distingue aussi les habitans : les grands ont un bonnet blanc, les autres un bonnet de couleur. La plupart portent des pendans à l’oreille droite seulement, et retroussent leurs cheveux pour qu’ils ne tombent pas sur les épaules. Les femmes font deux tresses, qu’elles ramènent de chaque côté en devant ; en hiver, elles se couvrent la tête d’un bonnet de velours jaune ; en été, elles portent un ample chapeau, fait d’un bois léger, qu’elles couvrent d’une peau rouge, à laquelle elles attachent des perles et des pierreries ; celles qui sont avancées en âge se privent de ces joyaux. Toutes ont des robes courtes, avec des manches étroites, et un petit tablier qui ne descend que jusqu’aux genoux. Elles se fardent avec du lait dans lequel elles délayent du sucre.

La langue thibétaine vulgaire diffère de toutes les autres : elle est monosyllabique comme le chinois. Les livres religieux sont écrits dans une langue sacrée qui se rapproche du sanscrit.

La géographie officielle chinoise compte, dans le Thibet, seize villes. Les cartes en marquent un plus grand nombre ; mais il paraît que la plupart de ces endroits ne sont que des groupes de cabanes réunies autour d’un temple. Il y a cependant quelques bourgs qui, de même que les villes, sont bien bâtis, et