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entourés de murs dont la partie supérieure est en briques, et l’inférieure en pierres de taille. Les grands et les gens aisés ont des maisons de pierre. Les gens moins riches demeurent dans des huttes construites en bois et en pierre. Les temples sont presque tous en pierre, à cause de la rareté du bois dans beaucoup de lieux ; quelques-uns sont magnifiquement décorés.

La capitale du pays est Lassa, dans la province d’Ou. Cette ville est située sur la rive gauche du Dsampkho-sou ; les rapports varient sur sa grandeur. Elle est la résidence des principaux officiers de l’état, et des deux mandarins chinois délégués de l’empereur. On dit qu’elle est riche et florissante ; qu’indépendamment des marchands et des artisans thibétains, on y voit un grand nombre d’ouvriers et de marchands cachemiriens, chinois et indous, qui s’y sont établis ; tous les jours il y arrive des marchands de tous les côtés, soit en petites troupes, soit en caravanes nombreuses. Les maisons y sont hautes et bien bâties : la plupart cependant sont en bois ; mais elles sont spacieuses, et les gens aisés occupent ordinairement plusieurs chambres. Un mur de pierre règne autour du palais des khans. Parmi les ornemens de ce palais, le père della Penna fait mention de cartes des diverses provinces du royaume, qu’un des prédécesseurs du roi fit dessiner sur seize murailles en 1665. Il est fâcheux que ce missionnaire n’ait pas profité