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de la bonne volonté du prince pour en avoir des copies. Il paraît que Bogle, voyageur anglais, n’en a pas eu connaissance. La ville est traversée par plusieurs ruisseaux qui se jettent dans le Dsampkho-sou. On prétend que leur eau est très-malsaine pour les habitans qui demeurent dans les quartiers éloignés du fleuve, et particulièrement pour les étrangers. Lassa est fortifiée par une enceinte de murailles hautes de trois brasses, et si larges, que cinq hommes peuvent s’y promener de front à cheval : L’empereur de la Chine y entretient une garnison de deux mille hommes.

Au milieu de la ville s’élève le temple appelé Dsoo-chigiamouni, très-célèbre parmi tous les sectateurs de la religion lamique, parce qu’il renferme une idole apportée des Indes et regardée comme sacrée. Elle représente Chigiamouni, ou Fo, ou Boudda, fondateur de cette religion. On vient des contrées les plus éloignées en pèlerinage à ce temple, y apporter des offrandes. Il est assez spacieux pour que trois mille fidèles y vaquent sans gêne aux exercices du culte. Plusieurs autres temples, bien décorés, ornent différentes parties de la ville.

Tout près de la ville, sur une petite montagne appelée Mor-Bouli, qui s’élève à pic à quatre cents pieds au-dessus de la rivière, on voit le temple et le couvent de Bouda-la, qui renferme le palais du grand lama, chef suprême de la religion.

Le dalaï-lama est regardé, non-seulement