trouvé qu’après sa mort. Dans cet acte, il indique toujours, d’après son inspiration, le rang, la famille, l’âge et les autres signes auxquels on pourra reconnaître son successeur, l’époque à laquelle on en devra faire la recherche, suivant que son âme a la volonté de paraître dans un nouveau corps après un temps plus ou moins long. Dès que le dalaï-lama a les yeux fermés, on cherche le testament, et quand on l’a découvert, le principal gardien du temple ou grand-vicaire en fait l’ouverture en présence des régénérés qui se trouvent sur le lieu, et des principaux membres du clergé.
Les missionnaires prétendent que les lamas cherchent dans tout le royaume quelqu’un dont la figure ait de la ressemblance avec celle du mort, et l’appellent à sa succession. Avant de l’introniser, on le soumet à une épreuve qui manifeste la transmigration de l’âme du lama décédé, dans le corps de son successeur. Bernier raconte ce qu’il avait appris là-dessus de son médecin lama. Lorsque le grand-lama est dans une vieillesse avancée, et qu’il se croit près de sa fin, il assemble son conseil pour déclarer qu’il doit passer dans le corps de tel enfant nouvellement né. Cet enfant est élevé avec beaucoup de soin jusqu’à l’âge de six à sept ans. Alors, par une espèce d’épreuve, on fait apporter devant lui quelques meubles du défunt qu’on mêle avec les siens, et s’il est capable de les distinguer, c’est une preuve manifeste que Fo s’est incarné en lui.