Le corps d’un dalaï-lama, privé de son âme, est toujours brûlé, et ses cendres sont réduites en petites boules de verre qui sont réputées choses saintes. Suivant d’autres relations, on embaume ses restes mortels, et on les conserve dans une châsse.
Le grand-lama se tient au fond de son palais, dans un appartement orné d’or et d’argent, et illuminé d’un grand nombre de lampes ; il est assis sur un siège composé de plusieurs coussins, et couvert de précieux tapis. En approchant de lui, ses adorateurs se mettent à genoux, baissent la tête jusqu’à terre, lui baisent les pieds avec les marques du plus profond respect, et, les mains sur la figure, reçoivent, dans un recueillement religieux, la bénédiction, dont ils témoignent leur reconnaissance par des prosternations réitérées. Le dalaï-lama ne donne la bénédiction avec la main qu’aux princes ou khans qui viennent chez lui en pèlerinage. Il bénit les autres laïques avec une espèce de sceptre qui communique sa sainte vertu à tous ceux qu’il en touche. C’est une baguette élégante et dorée, de la longueur d’une aune environ, faite d’un bois rouge et odoriférant ; l’un des bouts est garni d’une poignée, l’autre est sculpté en forme de fleur de baima-lokho ou nénuphar, du centre de laquelle sort un ruban de soie jaune d’environ deux pouces, avec trois morceaux de soie tricolore et à franges, attachés ensemble, et longs d’une palme : avec cette houppe de soie le dalaï-lama touche la