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bâtie, en une quantité de jolis temples et de maisons habitées par un clergé très-nombreux. Le prince du Thibet avait aussi un palais auprès de chaque couvent, et s’y rendait quelquefois les jours de fête pour recevoir la bénédiction. Les femmes, même les plus distinguées, n’ont pas la permission d’y passer la nuit : elles sont obligées de se retirer aussitôt qu’elles ont fait leur prière et reçu la bénédiction. Les divers bâtimens sont entourés d’un mur, et on assure que les couvens de Sséra-soumba et de Brépoun-gomba, avec leurs dépendances, ont, l’un deux milles, et l’autre un peu moins d’un mille de circonférence. Celui de Brépoun ressemble à une petite ville ; il renferme cinq temples, dont un est destiné au service divin public : les autres, beaucoup moins grands, sont réservés pour les exercices de dévotion des gheilongs. Ces derniers temples ont l’air de petits couvens ; ils sont placés sur les côtés du grand temple : chacun est habité par quinze cents religieux. Le quatrième renferme, en outre, plus de trois cents principaux lamas. Le nombre des personnes qui les habitent, y compris les domestiques, se monte à sept mille ; au commencement du dix-huitième siècle, on en comptait dix mille.

Le couronnement du couvent de Poutala est doré en entier. Ce palais renferme plus de mille chambres, des pyramides revêtues d’or et d’argent, et une quantité innombrable d’idoles en or, en argent, en cuivre et en jaspe ;