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il est construit en briques ; il y a un nombre prodigieux de cours, de terrasses, de galeries ouvertes, de vastes salles. La plupart des appartemens sont grands et ornés à la manière chinoise, de dorures, de peintures et de vernis magnifiques.

À certaines époques, le dalaï-lama se rend d’un couvent dans l’autre, et séjourne dans chacun à peu près le même espace de temps. Lorsqu’il va de Brépoun à Sséra, il dirige sa route d’après le soleil autour de la ville de Lassa et de la montagne de Poutala : dans ces occasions, il a coutume de visiter le couvent qui s’y trouve, et quelquefois il s’y rend directement de Brépoun. Par suite du détour que l’on vient d’indiquer, et qui est fixé par le rituel, le voyage de Brépoun à Sséra dure toute une journée ; mais, quand le dalaï-lama revient à Brépoun, il passe ordinairement par la ville de Lassa. Il fait ces petits voyages dans une chaise à porteurs, et quelquefois à cheval.

Il est tout simple que le dalaï-lama étant regardé comme la Divinité incarnée, ne rende pas le salut à ceux qui viennent lui apporter leurs hommages, et que même les plus grands personnages tiennent à honneur insigne de recevoir la bénédiction de sa propre main, en se prosternant devant lui comme les moindres de leurs sujets. Cependant les missionnaires rapportent qu’à la réception de l’ambassadeur de la Chine, on observa que ce