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Suivant ce qu’il me dit, ce patriarche résidait alors à dix petites journées, au sud de Lassa, dans un couvent situé sur une haute montagne presque entourée par le lac Yandouk. On trouve dans le voisinage de ce couvent Dseussa, petite ville bien peuplée.

» Le bogdo-lama se sert, comme le dalaï-lama, d’un sceptre pour donner sa bénédiction, et le typa s’en sert aussi pour la recevoir ; mais, quand il est en visite chez le dalaï-lama, celui-ci a seul le droit de donner la bénédiction : il bénit le bogdo-lama en lui touchant la tête avec son front. Les déjections du bogdo-lama ne sont pas moins précieuses que celles du dalaï-lama.

Il paraît que le bogdo-lama est un nom par lequel les Kalmouks désignent le techou-lama dont Bogle et Turner ont parlé dans leurs relations. Bien loin d’être rivaux, ces deux pontifes vivent ensemble dans la meilleure intelligence. À l’époque du voyage de Bogle en 1774, le dalaï-lama était un enfant ; durant sa minorité, le techou-lama gérait les affaires spirituelles et temporelles. Sa résidence ordinaire est à Lobrong ou Techou-Loumbou, situés par 29° 4′ de latitude nord, et 86° 46′ de longitude à l’ouest de Paris.

L’Anglais Turner dit que les deux sectes des bonnets-jaunes et des bonnets-rouges, qui divisent encore les sectateurs de la religion lamique, diffèrent principalement en ce que ces derniers admettent le mariage des prêtres.