Les deux sectes sont distinguées, la première par le nom de gheilloukpa, la seconde par celui de chaumar ; cette dernière se trouve principalement dans le Boutan ; elle a ses chefs ecclésiastiques particuliers. Il régnait autrefois une grande mésintelligence entre elles. Les gheilloukpas sont infiniment plus nombreux ; la protection de l’empereur de la Chine leur assure l’ascendant sur leurs rivaux. Les chaumars, n’étant plus en état de leur résister, se sont crus trop heureux de pouvoir vivre en paix dans les lieux où on leur a permis de se retirer.
Les missionnaires ont remarqué avec étonnement les conformités qui existent entre la religion chrétienne et la religion lamique. « Les lamas, dit le père Gerbillon, ont l’usage de l’eau bénite, le chant dans le service ecclésiastique, et les prières pour les morts ; leurs habits ressemblent à ceux sous lesquels on représente les apôtres ; ils portent la mitre comme nos évêques ; enfin le grand-lama tient à peu près parmi eux le même rang que le souverain pontife dans l’église romaine. » Le père Greuber va beaucoup plus loin : il assure que, sans avoir jamais eu aucune liaison avec aucun Européen, leur religion s’accorde sur tous les points essentiels avec la religion romaine ; ils célèbrent un sacrifice avec du pain et du vin : ils donnent l’extrême-onction ; ils bénissent les mariages, ils font des prières pour les malades ; ils font des processions ; ils honorent les