reliques de leurs saints ou plutôt de leurs idoles ; ils ont des monastères et des couvens de filles ; ils chantent dans leurs temples comme les moines chrétiens ; ils observent divers jeûnes dans le cours de l’année ; ils se mortifient le corps, surtout par l’usage de la discipline ; ils consacrent leurs évêques ; ils envoient des missionnaires qui vivent dans une grande pauvreté, et qui voyagent pieds nus jusqu’à la Chine. Je ne rapporte rien, ajoute Greuber, que sur le témoignage de mes propres yeux.
Le père Horace della Penna dit de son côté que « la religion du Thibet est une image de la religion catholique romaine. On y croit un seul Dieu, une trinité, mais remplie d’erreurs ; un paradis, un enfer, un purgatoire, mais avec un mélange de fables ; on y fait des aumônes, des prières et des sacrifices pour les morts. On y voit un grand nombre de couvens, et l’on n’y compte pas moins de trente mille moines. » Le père Desideri dit formellement qu’ils mènent la vie claustrale, et qu’ils ont la tonsure ; ces moines font les vœux de pauvreté, de chasteté, d’obéissance, et plusieurs autres ; ils ont des confesseurs que les supérieurs choisissent, et qui reçoivent leurs pouvoirs du lama, comme d’un évêque ; sans quoi ils ne peuvent entendre les confessions ni imposer des pénitences. La forme de leur hiérarchie n’est pas différente de celle de l’église romaine ; car ils ont des lamas inférieurs, choisis par le grand-lama, qui ont l’autorité des évêques dans