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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/355

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leurs diocèses respectifs, et d’autres lamas subalternes qui représentent les prêtres et les moines. Ajoutez, dit encore le père Horace, qu’ils ont l’usage de l’eau bénite, de la croix, du chapelet, et d’autres, pratiques chrétiennes… »

Tous les missionnaires ont reconnu qu’il y avait au Thibet une espèce d’hiérarchie ecclésiastique pour le maintien de la discipline et du bon ordre. « Elle est composée, disent-ils, de divers officiers qui répondent à nos archevêques, à nos évêques. On y voit aussi des abbés et des abbesses, des prieurs, des provinciaux et d’autres supérieurs, dans les mêmes degrés, pour l’administration du clergé régulier. Les lamas qui ont la conduite des temples dans toute l’étendue du royaume sont tirés du collège des disciples. Les simples lamas officient en qualité d’assistans dans les temples et les monastères, ou sont chargés des missions dans les régions étrangères. »

Séduits par ces ressemblances, les missionnaires ont pensé que le lamisme n’était qu’un christianisme corrompu, introduit au Thibet et dans l’Asie centrale par les nestoriens, et qui ensuite avait dégénéré en idolâtrie, en conservant les cérémonies extérieures du culte chrétien. Quelques auteurs y ont vu un mélange du bouddisme avec le nestorianisme ; mais d’autres savans ont pensé que les fondemens sur lesquels on appuyait ces assertions étaient bien légers. En effet, d’après les relations au-