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aussi des processions, marchant deux à deux ; un lama est a la tête avec les marques de sa dignité ; les prêtres sont suivis de troupes de trompettes, de tambours et de cymbales. Le clergé prend exclusivement part au service divin. Les laïques n’entrent dans les temples que pour adorer les idoles et recevoir l’eau sainte et la bénédiction. Les Thibétains, en disant leur chapelet, répètent continuellement cette phrase : Oum-manié-paimi-oum. C’est une formule sacrée que l’on voit écrite sur divers monumens. Elle signifie : Seigneur, ayez pitié de nous.

Selon Pallas, il y a au Thibet deux classes de moines et de religieuses. L’une reçoit une ordination simple, est soumise à certaines règles, s’abstient de quelques mets, et observe des pratiques religieuses ; mais elle n’est pourtant pas forcée à garder le célibat. Les personnes mariées qui entrent dans cet ordre continuent à vivre dans le lien conjugal, et les célibataires peuvent même se marier sans préjudicier à leurs vœux. Cette espèce de moines et de nonnes est nommée guéna et guénama ; en mongol, oubatchi et oubatchenza. Des moines d’une autre espèce, qu’on peut comparer à des ermites, se nomment éretchouva ; en mongol, dajantchi. Les uns vivent isolément dans des cavernes, évitant toutes relations avec le reste des hommes, s’abstenant de toute nourriture animale, et laissant croître leurs cheveux : les autres, réunis sur les montagnes dans différens