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de vingt ans et plus. Cependant on leur donne l’éducation qui convient à leur âge, et aux devoirs qu’ils sont destinés à remplir. À quinze ans, s’ils ont fait des progrès, ils sont admis parmi les tobbas, qui composent la classe inférieure de l’ordre religieux. Quand ils ont atteint l’âge de vingt à vingt-quatre ans, on leur fait subir un examen rigoureux, et si on les juge suffisamment instruits, on les élève au rang de gheilong.

Ceux qui ont des talens ou qui sont favorisés, finissent par être placés à la tête de quelque riche monastère, car ces établissemens sont très-nombreux dans le Thibet, et possèdent des terres qui leur ont été données par la charité des fidèles. Dès qu’un gheilong occupe une de ces places, il est revêtu du titre de lama.

Un des gheilongs de chaque couvent est élu tous les ans pour avoir l’inspection sur les autres, et maintenir l’ordre et la discipline ; il surveille la distribution des provisions. Il a droit d’entrer à toute heure dans les appartemens des moines. Il préside aux processions et à toutes les cérémonies. Il tient dans une de ses mains une baguette, et dans l’autre un grand bâton de la forme de la crosse des évêques grecs, et au bout duquel est suspendu par trois chaînes un petit vase dans lequel brûle de l’encens. Avec ces attributs de son autorité, il est le maître de punir les prêtres qui se montrent inattentifs ; il les brûle légèrement, ou les frappe. Pendant le temps qu’il