Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/370

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occupe son emploi, il porte le titre de kégoui.

Les religieux sont obligés de vivre sobrement, de renoncer au commerce des femmes, et de s’astreindre à toutes les pratiques austères de la vie monacale ; mais ils trouvent des compensations à ces privations dans la considération dont ils jouissent et dans l’espoir de s’avancer. Quelques-uns renoncent entièrement à la société pour vivre dans la retraite la plus absolue. Ils choisissent un coin solitaire ou le sommet d’une montagne, et s’y bâtissent une cabane où ils se renferment, afin de n’avoir plus aucun rapport avec le reste des hommes. Ils se nourrissent de racines sauvages, des grains qu’ils ont apportés avec eux, et de ceux qu’ils reçoivent de la charité des fidèles ; car avoir soin d’eux est regardé comme un acte très-méritoire.

En vertu de son autorité, le grand-lama délivre des commissions munies de son sceau à des prêtres qui parcourent les hordes nomades des peuples professant la religion de Boudda. Ces patentes autorisent les lamas qui en sont porteurs à recueillir des aumônes pour le temple et le trésor du dalaï-lama, et promettent des indulgences à tous les fidèles qui feront des dons. Elles sont ordinairement imprimées avec beaucoup de magnificence sur du satin jaune, en chinois, en mantchou, en thibétain : le morceau de satin est de la dimension du grand papier royal. Le haut est orné de portraits du dalaï-lama ; le bas offre, par op-