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position, la figure de divinités malfaisantes. La lettre est roulée sur un cylindre de bois et renfermée dans un étui de même forme, pour la mieux conserver.

Le Thibet n’a pas moins de couvens de femmes que de couvens d’hommes. Les religieuses portent le nom d’annies. Elles sont vêtues à peu près comme les moines, excepté qu’elles ont toujours sur la tête des bonnets pointus comme ceux des lamas. Elles portent un ruban jaune par-dessus l’épaule droite, n’ont pas la tête tondue, et forment de leur cheveux deux tresses de chaque côté, tandis que les autres femmes n’en laissent pendre qu’une derrière chaque oreille.

L’esprit divin s’est aussi manifesté au Thibet dans le sexe féminin. Un couvent situé à la partie méridionale de l’île que renferme le lac Palté est la résidence de la prêtresse nommée Toursepamo, qui est une régénérée comme le dalaï-lama et les autres lamas supérieurs. Elle les égale en sainteté. Les Thibétains croient que Cianq-cioubi-oum s’est incarné dans cette femme, et qu’il ne quitte son corps, lorsqu’elle meurt, que pour passer dans un autre. Les Indous et les Népaliens la regardent comme la déesse Bavani vivante, et lui adressent en conséquence leurs adorations et leurs prières. Quand elle sort de son couvent, ou qu’elle fait un voyage, elle est accompagnée de la pompe la plus solennelle. On porte devant elle des vases ou l’encens fume : elle est placée