Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/372

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sur un trône ombragé par un parasol. Le plus ancien des religieux qui composent sa cour est assis à côté d’elle ; trente ecclésiastiques la suivent. Lorsque ce cortége arrive à Lassa, la prêtresse est adorée par les gheilongs et les laïques ; ceux-ci se prosternent trois fois devant elle, l’adorent, et baisent dévotement un sceptre qu’elle leur présente, et qui leur communique quelque chose de sa vertu bienfaisante. Cette prêtresse est supérieure générale de tous les couvens d’hommes et de femmes situés dans l’île de Palté.

Toutes les personnes qui appartiennent à l’ordre monastique s’abstiennent de viande le 8, le 15 et le 30 de chaque mois ; elles peuvent cependant prendre du thé avec un peu de lait. Elles évitent toute effusion de sang, et craignent de tuer le moindre insecte. Indépendamment de leurs rosaires, les religieux des deux sexes portent une boîte de prières. C’est un cylindre tournant sur un axe, et rempli de formules de prières écrites sur des feuilles de papier ; il peut être mis en mouvement par une simple secousse, au moyen d’un poids qui est attaché par une corde, et sert pour les exercices de dévotion dans les maisons et dans les temples. On voit aussi dans les temples de ces cylindres posés sur un pivot fixé sur une planche ; le cylindre est garni en dehors d’un morceau d’étoffe. Les prêtres le font tourner avec rapidité pendant l’office : ils sont persuadés que des prières écrites et