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agitées ont la même efficacité que si elles étaient récitées. Ces cylindres sont un des objets de dévotion que l’on rencontre le plus fréquemment.

Plusieurs princes se font honneur de porter l’habit des lamas, et prennent le titre de principaux officiers du grand-lama. Les Chinois et les Mongols, très-avides de cet honneur, font le voyage de Lassa pour l’obtenir.

Le nombre des ecclésiastiques est incroyable ; il y a peu de familles au Thibet qui n’en ait un, soit par zèle de religion, soit dans l’espérance de s’avancer au service du grand-lama. D’ailleurs les prêtres jouissent au Thibet et chez tous les peuples mongols d’une considération, d’un respect et d’une autorité, ainsi que nous l’avons vu plus haut, qui sont bien propres à inspirer le désir de se consacrer au sacerdoce. Il s’en trouve quelques-uns qui ont étudié la médecine. Lorsqu’ils sont appelés auprès d’un malade, si celui-ci n’est pas en état de se mettre à genoux pour adorer le prêtre suivant l’usage, il incline un peu la tête et lève les mains jointes.

Les lamas et les gheilongs, débarrassés du soin des choses temporelles, s’appliquent à l’étude des livres saints : quelquefois ils en copient. Ils s’excitent à réciter par cœur les longues prières, et dessinent des images de saints. Toutes leurs occupations se rapportent à la religion : car la nation thibétaine est divisée en deux classes ; l’une s’occupe des af-