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ensuite on brûle des parferais et l’on récite des prières ; on fait avaler au malade de l’eau consacrée, et on verse le reste dans une cuvette pour qu’il s’en lave le front, le sommet de la tête, la poitrine et les côtés du corps. Lorsque le mal empire, le gheilong calcule l’heure du jour ou de la nuit à laquelle le moribond doit expirer, parce que ce moment décide le mode dont on disposera de son corps.

Le malade expiré, le prêtre récite auprès du corps des prières pour le repos de son âme ; les parens le portent ensuite à sa destination dernière, pendant que le prêtre continue à réciter l’office. On finit par un repas donné aux lamas et aux personnes qui ont accompagné le corps du défunt, à côté duquel les gens riches déposent des bijoux, des vases d’or et d’argent, ainsi que des mets et des boissons. Le prêtre doit réciter des prières pour le salut de l’âme du défunt, au moins pendant les dix jours suivans, si toutefois la pauvreté de ce dernier n’y met pas d’obstacle. Quant aux riches, ces prières se continuent pendant plusieurs mois de suite, et même pendant une année entière. Dans ce cas le prêtre habite la maison du mort et reçoit de l’argent, des étoffes, des vases et d’autres objets, lorsque son service est terminé ; en outre, le quarantième jour qui suit la cérémonie funèbre, et encore au bout de l’an, il doit être célébré dans la maison du défunt un service