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solennel, par une nombreuse réunion de prêtres. Après cela, les parens sont libres de faire célébrer annuellement de pareils services, s’ils le jugent à propos. Tous les ans, vers la fin d’octobre, une fête a lieu, en l’honneur des morts. Le haut de tous les temples, de tous les monastères, et même des maisons particulières, est illuminé. Le silence de la nuit est interrompu par les sons lugubres du tam-tam, par le bruit des cymbales, des trompettes et des cloches, par le chant des hymnes funèbres. Les Thibétains signalent ce jour par divers actes de bienfaisance, dont ils croient que la circonstance augmente beaucoup le mérite.

Les cadavres des deux sexes sont ou brûlés, ou abandonnés au cours des rivières, ou placés sur les montagnes et couverts de pierres, ou simplement déposés dans les champs, selon que l’ordonnent les livres sacrés. Ces différentes manières de disposer des corps sont déterminées par des règles précises. L’incinération est regardée comme le mode le plus honorable ; elle est pratiquée pour le corps des prêtres d’un ordre supérieur, et pour ceux des princes ; ceux des grands sont exposés pour servir de pâture aux oiseaux et aux bêtes sauvages.

Un missionnaire capucin décrit ainsi les funérailles d’un jeune homme d’une famille distinguée, qui eurent lieu dans une ville du Thibet, sur la frontière du Népal.

« Le surlendemain du décès, un nombre prodigieux de lamas se réunirent pour les obsè-