Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/379

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niches, le long des murs, devant les armoires et autour de l’autel. Dans plusieurs chapelles, il y a cent seize de ces statues, qui sont de petite dimension, indépendamment des images peintes sur les morceaux d’étoffe de soie suspendus en grand nombre le long des murs.

» Au point du jour, les religieux allaient dans le vestibule de la chapelle, et y commençaient les cérémonies funèbres qu’ils continuèrent au moins pendant trois jours dans la maison de chaque parent ; ils chantaient, tantôt seuls, tantôt en chœur à leur manière, des hymnes contenues dans leurs rituels. Pendant le jour, ils chantèrent sans discontinuer, ne cessant momentanément que pour dîner et par intervalles pour prendre un peu de thé.

» Le dernier jour, ils firent de grand matin une procession : ils marchaient deux à deux, les yeux baissés, l’air recueilli et humble comme des pécheurs, et récitant des prières. Le principal lama venait le dernier, portant à la main la figure d’un enfant faite des cendres d’un cadavre brûlé et de farine d’orge pétrie avec du beurre. Cette figure avait deux soucoupes, une derrière la tête, l’autre sur les épaules. La procession parcourut tous les coins de la maison, ensuite elle vint dans la salle principale, où le lama bénit avec certaines cérémonies un vase rempli d’eau et une assiette pleine d’orge ; on aspergea d’eau bénite toutes les chambres et tous les murs de la maison ; on porta la petite figure sur le toit ;