frande suivant ses moyens : l’un donnait une vache, l’autre un cheval, quelques-uns apportaient des moutons tout entiers desséchés, des sacs de farine, des pièces de drap ; ceux qui n’avaient pas autre chose donnaient un mouchoir blanc. Toutes ces offrandes étaient reçues par un domestique du lama, qui mettait un morceau de drap avec un nœud fait ou supposé fait des mains du lama, autour du cou de chaque fidèle. Ils s’avançaient ensuite un à un jusqu’au trône du lama, qui les bénissait, soit avec la main, soit avec son sceptre, suivant leur rang et leurs qualités, de même que le dalaï-lama. Il n’imposait les mains que sur la tête des gheilongs et des laïques de distinction ; pour les annies ou religieuses, et les laïques d’une classe moins élevée, on plaçait un morceau de drap entre leur tête et sa main ; enfin il se contentait de toucher de son sceptre les gens du commun. J’ai souvent admiré avec quelle pénétration il distinguait le rang de chacun, et les religieuses des jeunes moines, quoique leurs vêtemens soient les mêmes, et qu’ils vinssent quelquefois confondus ensemble.
» La charité était une des principales qualités du techou-lama. Il avait de fréquentes occasions de l’exercer envers les faquirs indous qui venaient en très-grand nombre. Il parlait assez bien leur langue, et s’entretenait avec eux, placé à sa fenêtre, recueillant par ce moyen des connaissances sur les divers pays de l’Indoustan. Il leur donnait tous les mois une certaine pro-