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vision de thé, de beurre, de farine, et de l’argent. Souvent, à leur départ, il leur faisait des présens considérables. »

Après avoir séjourné à Decheripgay, le lama partit pour Techou-Loumbou ; Bogle l’accompagna. Tout le voyage ne fut qu’une suite de cérémonies religieuses, le peuple accourant de toutes parts pour recevoir la bénédiction du pontife. À peu de distance de Techou-Loumbou, l’on fit halte.

« Depuis l’endroit où l’on s’arrêta, continue Bogle, jusqu’à notre arrivée au palais du lama, la route présentait de chaque côté deux haies de spectateurs, tous en habit de fête. Les paysans chantaient et dansaient ; trois mille gheilongs étaient rangés près du palais, quelques-uns avec des morceaux de drap bigarré suspendus sur leur poitrine, d’autres avec leurs cymbales et leurs tambours. Lorsque le lama passa, ils s’inclinèrent en avant jusqu’à la moitié du corps, puis le suivirent des yeux avec un air de respect mêlé de satisfaction qui me causa un plaisir infini ; je ne pus me défendre d’éprouver les mêmes sentimens que les Thibétains. Le lama se hâta le plus qu’il put d’arriver dans les avant-cours de son palais, puis s’y promena lentement, en jetant des regards de bonté sur son peuple.

» Techou-Loumbou est situé sur la pente inférieure d’une montagne escarpée, où les maisons sont bâties en amphithéâtre : au milieu de ces maisons s’élèvent quatre temples. Le