suivra mes avis ; mais il faudra que vous le traitiez avec compassion et clémence.
» Quant à moi, je ne suis qu’un pauvre religieux. Nous prions, le chapelet en main, pour la paix et la félicité de ce pays, ainsi que pour le bonheur du genre humain. En ce moment, la tête découverte, je vous conjure de ne plus faire la guerre au dèh. Je n’ajouterai rien à cette longue lettre, parce que le porteur, qui est un gosseyn[1], vous donnera tous les détails nécessaires. J’espère que vous accéderez à ma demande.
» L’adoration du Tout-Puissant est l’occupation de tous les habitans de ce pays. Nous sommes de pauvres créatures bien inférieures à vous. N’ayant pas beaucoup de choses en ma possession, je ne puis vous envoyer que des présens de peu de valeur ; mais je ne vous les offre que pour vous engager à vous souvenir de moi et j’ose me flatter que vous les accepterez. »
L’empereur de la Chine, qui connaît l’influence des lamas sur les peuples mongols, ne néglige rien pour les attacher à ses intérêts. Il honore les principaux de la qualité de mandarin, et leur témoigne beaucoup d’égards. Lorsque le techou-lama, auprès duquel Bogle était allé en ambassade, fit le voyage de la Chine, les habitans de la partie de cet empire qu’il devait traverser reçurent ordre de Khien-long de lui fournir des tentes partout où il voudrait s’arrêter, et ce monarque fit trouver
- ↑ Religieux indou.