à tous les relais des voitures, des chevaux, des mulets, de l’argent et des provisions pour le lama et toute sa suite, jusqu’au terme de son voyage. Il envoya au-devant de lui un lieutenant général et plusieurs grands de sa cour. À mesure que le techou-lama s’approchait de la Chine, Khien-long fit partir successivement des princes de son sang, et deux de ses fils, pour aller à sa rencontre et le saluer en son nom : tous ces personnages lui donnaient le festin de cérémonie, et lui remettaient de riches présens au nom de l’empereur.
On avait construit des plates-formes hautes de cinq pieds et garnies de planches dans tous les endroits où le techou-lama plantait ses tentes, soit pour y coucher, soit pour s’arrêter dans la journée. L’on y étendait un grand tapis et un coussin de brocart. C’est là que ceux qui venaient lui rendre hommage étaient admis en sa présence, et avaient l’honneur de toucher de leur front la plante de ses pieds. Les habitans de tous les pays où il passa lui prodiguèrent les témoignages du plus profond respect, et comblèrent d’attentions les gens de sa suite. Partout on le suppliait d’appliquer sa main enduite de safran sur une feuille de papier blanc. Il distribua plusieurs de ces empreintes, qui furent conservées comme de précieuses reliques. Les présens qu’il reçut des chefs des différentes hordes kalmoukes et mongoles furent immenses. Tous ces chefs arrivaient accompagnés de petites armées pour escorter