dans la capitale et dans les environs. Il visita les différent temples, et présida à la dédicace d’un temple impérial qui venait d’être achevé. L’empereur lui donnait des fêtes, et quelquefois lui demandait des entretiens particuliers pour s’instruire de certains mystères de la religion.
Un jour que le lama était dans le jardin du palais de Khi-tou, le fils aîné de l’empereur vint lui dire que plusieurs femmes du monarque étaient dans un palais à l’extrémité du jardin, et désiraient vivement le voir et recevoir sa bénédiction, ajoutant que son père serait très-flatté qu’il se rendît à leurs vœux. Le lama y alla sur-le-champ. Il s’assit sur un siége élevé qu’on avait placé vis-à-vis de la porte qui conduisait à l’appartement des femmes. Un grand écran de gaze jaune était entre lui et la porte. Les femmes s’approchèrent l’une après l’autre et regardèrent le lama à travers la gaze ; mais il tenait la tête baissée et les yeux fixés vers la terre, afin de ne pas voir les femmes. Chacune lui envoya ensuite un présent proportionné au rang qu’elle occupait. Le présent était remis par une esclave à un des prêtres qui se tenait près du lama. En offrant le présent, on prononçait le nom de celle qui l’envoyait, et le lama récitait une formule de bénédiction. Cette cérémonie dura près de cinq heures.
L’empereur et le lama se réunirent plusieurs fois dans l’un des principaux temples de Pékin