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chagrin et les yeux baignés de larmes, je me rendis au temple jaune, où je brûlai des parfums en l’honneur du Pan-tchan-erteni. »

D’après les ordres de l’empereur, on déposa le corps dans un cercueil avec beaucoup d’aromates. Ce monarque commanda en outre qu’on fit un autre cercueil d’or pur, semblable pour la forme aux châsses qui renferment les objets de l’adoration des Chinois, et assez grand pour contenir le premier cercueil debout. Cet ouvrage fut achevé en huit jours.

Le lendemain matin, il alla au palais, où étaient les restes du lama, avec la même pompe que lorsqu’il lui rendait visite pendant sa vie. Il était, de plus, accompagné de mille khoséongs ou religieux, et faisait apporter à sa suite, sur des brancards, le cercueil d’or destiné au lama. On déposa ce cercueil dans le temple dépendant du palais ; ensuite on y renferma le corps du lama, et l’empereur, ainsi que tous ceux qui l’accompagnaient, restèrent quatre heures de suite à prier dans ce temple. Avant de se retirer, le monarque fit distribuer aux khoséongs des aumônes abondantes, et ordonna cent jours de prières.

Lorsque la saison fut favorable pour le départ du corps du lama, l’empereur vint avec toute sa suite dans le palais où il était déposé, pria pendant quelques heures avec les khoséongs, et ensuite fit placer de riches offrandes au pied du cercueil. Il combla aussi de présens le frère du lama, et toutes les personnes auxquelles le